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C’est l’enjeu environnemental mondial prioritaire, auquel nous devons toutes et tous contribuer, notamment en Europe où les États membres se sont engagés à réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 en vue de la neutralité carbone en 2050. La réduction de notre impact carbone concerne l’ensemble de notre chaîne de valeur : du choix des matières premières jusqu’au transport des produits finis en passant évidemment par notre processus industriel.
UN AMBITIEUX PLAN DE DÉCARBONATION
Notre premier bilan carbone, réalisé avec Carbone 4, remonte à 2009. Dix ans plus tard, nous avons, avec le même cabinet, mesuré de nouveau nos émissions de CO2 avec deux objectifs en tête : d’une part, constater concrètement les effets de nos premières actions de réduction de nos émissions — l’impact carbone d’une tonne de verre produite ayant diminué de 11 % entre 2009 et 2019 — d’autre part, établir un plan de décarbonation encore plus ambitieux à horizons 2035 et 2050, dont les objectifs et la feuille de route ont été certifiés en novembre 2022 par le SBTi (Science-Based Targets initiative).
Deux champs d’action, en amont et en aval de notre processus, nous permettent d’économiser les ressources naturelles, l’énergie, et de favoriser le recyclage : le recours au calcin et aux décors organiques. En parallèle, nous cherchons toujours de nouvelles pistes à explorer pour optimiser l’usage des ressources.
QUELLES SONT LES MATIÈRES PREMIÈRES DU VERRE ?
Traditionnellement, le verre est fabriqué à partir de sable, de calcaire et de carbonate de sodium. C’est cette composition qui est fondue à haute température lors de la fusion. Le verre étant recyclable à l’infini, nous remplaçons désormais une partie de ces matières premières vierges par du calcin, une matière constituée de débris de verre issue des filières de tri. En 2022, Saverglass a atteint un taux de 73,3 % de calcin dans ses verres de couleur.
LES INTÉRÊTS DU CALCIN
Le premier avantage réside évidemment dans le fait de recourir à une matière recyclée plutôt que de puiser dans la nature des matières premières vierges. Le second tient à un aspect technique : le point de fusion avec le calcin est plus bas qu’avec la composition traditionnelle, ce qui permet d’utiliser moins d’énergie pour fabriquer le verre et de réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Saverglass utilise autant de calcin que possible sachant que son approvisionnement dépend du niveau de collecte du verre qui peut encore être amélioré en Europe et de critères d’attribution qui diffèrent selon les pays. En France, par exemple, le calcin disponible est attribué aux verriers par région, tandis qu’en Belgique, il va aux plus offrants.
NOS DÉCORS ORGANIQUES
Saverglass propose avec Organic Color Play des décors de bouteilles réalisés à base d’encres et de vernis organiques. Ce procédé offre non seulement une gamme très large de couleurs de qualité supérieure, mais il présente aussi des avantages sanitaires et environnementaux majeurs par rapport à la sérigraphie classique. D’abord, ces décors organiques sont dépourvus de métaux lourds. Ensuite, ils permettent de réaliser des économies d’énergie puisqu’ils ne nécessitent pas de cuisson à haute température à 650 °C comme c’est le cas avec les émaux, mais une polymérisation basse température à 165 °C. Enfin, ils garantissent aux bouteilles d’être recyclables à 100 %.de 200 tonnes de polyéthylène par an. De même, le passage partiel en mono-houssage, au lieu de 2 housses, a permis de réduire de 40 % leur épaisseur, ce qui représente une économie de 100 tonnes de polyéthylène par an.
Notre engagement de réduction des émissions de CO2 couvre l’ensemble de notre chaîne de valeur, y compris celles relevant du scope 3 qui représentent 39 % de notre bilan carbone. Nos actions en ce sens portent principalement sur les matières premières, la logistique et les transports.
UNE OPTIMISATION DES EMBALLAGES ET DES CHARGEMENTS
La logistique (amont et aval) représentait 9 % des émissions de CO2 de notre bilan carbone en 2019. Afin de réduire son empreinte, nous agissons sur plusieurs fronts, au niveau Groupe et sur chaque site :
DES SOLUTIONS LOCALES POUR UN OBJECTIF GLOBAL
Les solutions pour réduire les émissions de CO2 diffèrent parfois de site en site selon les besoins des clients, les avantages environnementaux attendus ou les contraintes locales. Par exemple, les emballages thermoformés permettent de disposer les bouteilles en quinconce et d’augmenter ainsi en moyenne de 7 % la quantité de bouteilles par couche tout en divisant par deux le poids des emballages par palette. Cependant, cette solution nécessite l’achat d’outillage et n’est vertueuse que si nous pouvons récupérer les emballages pour les recycler, ce qui est difficile à l’export. Nous réservons donc cette technique aux sites français.
Au Mexique cette fois, même si les camions peuvent théoriquement contenir 30 palettes, le poids de leur chargement est limité aux États-Unis à 19,6 tonnes maximum, ce qui correspond à environ 25 palettes de nos bouteilles les plus lourdes. Les équipes sur place ont trouvé une manière d’optimiser chaque camion en mélangeant des produits plus lourds et plus légers en croisant toutes les données (poids, quantités disponibles, dates de remise, urgences des clients). Ainsi en 2022, les camions étaient chargés en moyenne de 27 à 28 palettes, soit deux à trois de plus qu’en 2021, ce qui représente une économie d’environ 40 camions par an.
Enfin, depuis fin avril 2022, le bureau du Kentucky aux États-Unis expédie les échantillons dans des colis plus faciles à recycler, car ne comprenant plus aucun élément plastique : le scotch a été remplacé par du ruban adhésif en papier activé par l’eau et le papier bulle par du papier d’emballage alvéolé, avec du papier de soie en plus pour les bouteilles décorées. Si le processus fonctionne bien, il sera étendu dans toute la Californie.
TRANSPORTS : NOTRE ENGAGEMENT DANS FRET 21
En 2023, Saverglass s’est engagé dans l’initiative Fret 21, coordonnée par l’ADEME et l’AUTF (Association des Utilisateurs de Transport de Fret), qui accompagne les entreprises donneuses d’ordre des transporteurs à mieux intégrer l’impact environnemental des transports dans leur stratégie de développement durable. Le plan d’action repose sur quatre axes : l’optimisation des taux de chargement, les distances parcourues, les moyens de transport utilisés et les achats responsables via le choix des prestataires.
Saverglass s’est construit sur sa capacité à innover. Aussi, nous voyons les défis environnementaux auxquels nous sommes confrontés non seulement comme des obligations éthiques, mais également comme des opportunités de réinvention. Depuis décembre 2021, notre direction R&D a même été renommée Recherche et Développement Durable (R&DD).
UNE PARTICIPATION À L’INTELLIGENCE COLLECTIVE
Saverglass participe régulièrement à des projets collectifs, avec des laboratoires et d’autres verriers, faisant avancer les connaissances vers des processus plus durables. Il s’agit notamment de recherches sur :
LES AXES DE RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT AU SEIN DE SAVERGLASS
Nos efforts principaux, notamment financiers, portent sur la conception de fours bas carbone et l’allègement des bouteilles, mais nous travaillons également continuellement sur d’autres sujets. Par exemple, nous avons des projets en cours pour l’année 2023 concernant :
Saverglass s’est donné pour ambition de devenir le leader du right weighting. Un poids juste ? Pour nous, c’est celui qui permet de concilier esthétisme et sobriété. Notons que ce levier influence très peu notre propre empreinte carbone — que l’on mesure aux émissions de CO2 par tonne de verre produite, indépendamment du poids de chaque bouteille. En revanche, il est fortement bénéfique à celle de nos clients et à notre secteur d’activité au sens large que nous espérons ainsi aider à rendre plus vertueux.
LA SIMULATION NUMÉRIQUE : UN PROCÉDÉ PARTAGÉ ET MAÎTRISÉ
Nous avons développé un outil spécifique de simulation numérique qui est aujourd’hui intégré et exploité par l’ensemble des équipes de développement de Saverglass. Cet usage nous a permis de repousser les limites d’allègement des produits que nous connaissions jusqu’à présent, avec des bouteilles pesant désormais de 10 à 30 % de moins que leur poids initial. Ces simulations numériques nous permettent également de créer en direct de nouveaux produits lors de nos ateliers de développement. La maîtrise de cet outil améliore également les performances de production — les hypothèses faites lors des phases d’études étant plus réalistes, elles demandent moins d’adaptation lors du passage en fabrication — et la qualité des produits (esthétique, épaisseur, formes géométriques complexes).
C’est notre principal axe de recherche et d’investissement afin d’être en mesure de réduire de 50 % nos émissions de CO2 d’ici 2035, comme nous nous y sommes engagés.
VERS UN NOUVEAU PROCESSUS VERRIER
Le processus verrier aujourd’hui, tel qu’il est pratiqué par l’ensemble de la profession, est trop énergivore. Dans le cas de Saverglass, cela tient notamment au fait que nos fours actuels sont de très grande capacité (jusqu’à 500 tonnes par jour). Ils ont besoin de gaz pour être chauffés à haute température et ne peuvent pas fonctionner avec de l’électricité seule (qui est une énergie potentiellement décarbonable).
Notre feuille de route comprend donc plusieurs étapes : dans un premier temps, nous allons recourir à un mix énergétique (gaz/électricité) qui est compatible avec notre matériel et nos processus actuels. Le pourcentage d’électricité bas carbone (nucléaire et/ou renouvelable) augmentera dans le temps, au fur et à mesure de nos tests et notre maîtrise de l’exercice. L’objectif final étant d’inventer à l’avenir un four hybride capable de fonctionner avec 80 % d’électricité.